Shun, Chevalier de Bronze d'Andromède, est l'un des 5 héros principaux de Saint Seiya. Je ne vais pas vous refaire son histoire, la plupart d'entre vous connaissent déjà très bien tout ça, et sinon d'autres sites seront nettement plus exhaustifs que moi sur le sujet. Je ne vais traiter ici que du jouet sorti par Bandai au début de l'année 1987 au Japon, et au printemps de l'année suivante chez nous. Et mine de rien, quand j'ai commencé cette fiche, je ne pensais pas que j'aurais autant de choses à raconter...

Les boites françaises

Si vous avez bien lu la présentation générale concernant cette gamme des "Saint Cloth Series", alors vous aurez retenu que les premières boites arrivées sur le sol français étaient "made in Japan" et sans rabat sur l'avant. Elles seront remplacées par la suite par des boites avec rabat, fabriquées plutôt à Hong-Kong ou Taïwan ou autre. C'est le cas bien entendu de nos divers Chevaliers de Bronze, et donc d'Andromède plus spécifiquement ici. Hormis cette histoire de rabat, et la mention du "Made in ...", il n'y a en fait aucune différence au niveau du packaging. Ci-dessous la première version "Made in Japan" (on parle aussi de version FR/JAP), et cette même boite en duo avec la version avec rabat made in Hong-Kong.

Au niveau design, la présentation sera constante sur l'ensemble de toute la gamme : le héros en version "dessin animé" d'un côté et sa version jouet de l'autre, le tout sur fond jaune. Les fameuses boites jaunes qui auront marqué toute une génération... Le dos de la boite présente, là aussi en dessin et en jouet, Shun avec son armure (et avec étrangement les cheveux noirs pour le dessin !), et l'armure seule sur son totem, le tout sur fond de colonnes grecques. A noter, pour l'anecdote, que le dessin du totem prévoyait un masque rose (cela vient en fait du prototype initial de cette figurine)...

Toutes les boites de nos Chevaliers ont également une phrase d'accroche, sorte de "punchline" pour présenter les personnages. Des phrases plus ou moins réussies selon les Chevaliers, il faut bien le dire, mais dans le cas présent, Shun s'en sort plutôt bien : "Ces chaînes qui la retenaient sont devenues son arme". C'est effectivement bien le cas, et le lien avec l'Andromède mythologique est parfaitement clair.

Niveau contenu, notre figurine et ses différentes pièces d'armures sont bien calées dans un polystyrène. Pour la version FR/JAP, les pièces centrales sont recouvertes par un petit panneau rectangulaire en polystyrène aussi (qu'on appelle également "poly-central") et une petite barre, toujours en polystyrène, maintient aussi les jambes de la figurine. Pour les autres versions, c'est généralement un blister en plastique transparent qui maintient le tout. Dans les 2 cas, c'est propre et c'est solide, le tout étant accompagné d'une notice en français pour le montage.

Shun, Chevalier de Bronze d'Andromède

Shun, le plus "gentil" des 5 héros de Bronze, celui qui parait le plus efféminé, celui qui déteste blesser les autres, et qui s'avèrera être probablement l'un des plus puissants Chevaliers tout court, tous rangs confondus... Shun est donc le porteur de l'armure d'Andromède, obtenue sur l'île du même nom. Une armure rose, dont la particularité est de posséder deux chaînes, dont l'une se termine par une pointe, pour l'attaque, et l'autre par une boule, pour la défense. Une double-arme très puissante, qui surprendra même certains Chevaliers d'Or...

Alors qu'en est-il de notre jouet actuel ? Et bien d'un avis purement personnel, et en gardant bien à l'esprit que c'est un jouet (et non une Myth Cloth), il est plutôt pas mal réussi ! Certes, pour la couleur, on pourra regretter cette peinture rose juste vernie, plutôt que métallisée, qui aura tendance en plus à s'écailler à certains endroits précis avec l'usage : les bords des pieds, ou le bas des cuissardes là où les genoux viennent frotter, notamment... Mais honnêtement, cela reste un joli jouet, dont la pose de l'armure est très facile à faire.

Evidemment, le rendu final fait un peu massif (comme pour la plupart des autres modèles). Jouet des années 80, Bandai a opté pour des corps "nus" plutôt bien proportionnés, et donc l'ajout de pièces par dessus rajoute une épaisseur inévitable (c'est l'inverses avec les Myth Cloth, avec des corps nus très fins, et un rendu final avec l'armure plus beau). Dans le cas de Shun, le rendu est massif, mais ça va encore. Seul réel défaut, je dirais : les 2 charnières du plastron de part et d'autre du cou, pas très sexy... ce qui à l'inverse laisse la taille assez élégante. On ne peut pas tout avoir... Par contre on notera un très beau rendu du casque, avec les motifs chromés bien reproduits. Une belle réussite à ce niveau là.

Bon il y a tout de même un autre défaut : la chaîne n'a pas 1 boule et 1 pointe, mais 2 pointes ! Mais comme il y a beaucoup à dire sur cette chaîne, j'en parle plus longuement dans un paragraphe spécifique un peu plus bas dans cet article... Andromède n'est donc pas exempt de défauts, mais par contre, le gros avantage de cette figurine, que peu d'autres ont, c'est une réelle mobilité des bras et des jambes (de par l'absence d'une jupe) ! On peut vraiment lui donner des poses assez variées, tout en gardant un équilibre correct, et sans avoir la moitié des pièces qui se détachent. Et ça, c'est plutôt très positif ^^

Concernant la version "totem", elle reste assez fidèle là aussi à la version que l'on connaît dans le dessin-animé. Bon à part la mise des chaînes qui est assez galère, et vous aurez bien du mal pour reproduire à l'identique ce que cela donne en dessin. D'ailleurs même sur le photo officielle au dos de nos boites, ce n'est pas bien folichon... Je m'en suis limite mieux sorti avec la mienne ^^

Les boites japonaises

Il existe 2 boites différentes japonaises pour Shun et son "Andromeda Cloth" (アンドロメダクロス), ce qui est le cas des 5 Chevaliers de Bronze : une première version communément appelée "Window Box", avec une partie transparente sur l'avant et l'armure dessinée qui se superpose à la figurine de Shun que l'on peut voir en dessous, et une seconde version plus standard, avec un dessin un peu "comics", très encré, et un Shun qui se retrouve avec des cheveux noirs. Les secondes versions, plus simples à produire, ont rapidement remplacé les premières devant le succès de ces figurines.

La phrase d'accroche pour ces 2 boites est la suivante : "Brillante technique de défense, la Nébuleuse d'Andromède est un mur d'acier !" (華麗な防御能力、まさに鉄壁のアンドロメダ星雲だ!!). On notera que là où les japonais parlent surtout de la capacité de défense de la chaîne, notre version française est plus ouverte, la notion "d'arme" regroupant autant l'attaque que la défense... Autre détail original à connaître : la tête de Shun, dans la 1ère édition Window Box, a un peu plus de cheveux au niveau de la nuque ! Mais comme cela devait gêner avec les charnières du plastron, ces cheveux ont été un peu rabotés pour la version suivante (et pour nos versions)...

Versions italiennes

Sans trop entrer dans les détails, seule l'Italie aura plusieurs versions locales, avant les "rééditions communes" du milieu des années 2000. Les italiens ont d'abord eu droit à 2 versions autour de 1989-1991 dans des boites avec un fond bleu étoilé, et une illustration principale de Shun, repiquée de l'officielle, assez... immonde, il faut bien le dire. Pour de l'officiel, distribué par Giochi Preziosi, c'est assez décevant, mais ce n'est pas propre à Saint Seiya. Pour les Samouraï de l'Eternel par exemple, ils avaient fait pareil... Il faut croire que c'était une pratique usuelle chez eux de refaire des dessins moches, ou bien une question de coût, je ne saurai dire... En tout cas au niveau de la figurine et de l'armure, la qualité semble assez proche de ce qu'on a eu, du peu que j'ai pu voir.

Je vais plutôt m'attarder sur la 3ème édition italienne de l'an 2000. Une édition déjà plus commune et qui est surtout dotée d'une armure aux couleurs très douteuses : une peinture rose pale épaisse pour toutes les pièces métal et au contraire des épaulettes et un casque très flashi (alors que la boite laissait au contraire imaginer un beau rose métallique) ! Ajoutons à cela une finition très pauvre, l'avant du casque en argenté mat au lieu du chrome, et une chaîne en plastique (chromée pour le coup), plus épaisse et plus courte... et vous obtenez un joli désastre ^^ Les photos ci-dessous suffiront à vous en convaincre, je pense ^^

Rééditions des années 2000

C'est en 2003 que la branche Hongkongaise de Bandai décide de rééditer les 5 Bronze V1 et les 12 Chevaliers d'Or, suite au succès notamment des dvd japonais qui contenaient dans leur pressage spécial les versions dorées des Bronzes V2. Terminée les boites jaunes, Shun hérite cette fois-ci d'une boite principalement aux couleurs de son armure, donc rose. Hélas, la qualité est très moyenne : les figurine sont très fragiles au niveau des articulations et la peinture à tendance à rapidement s'écailler. Shun n'échappe pas à la règle...

On aura droit à une version française à partir de 2005, sous le titre principal de "Saint Seiya". Les italiens ont droit à la même, ainsi que les espagnols cette fois-ci (en 2006), qui n'avaient pas eu les bronzes V1 à l'époque. Que ce soit la version HK, la notre, ou l'italienne, le packaging se résume à une simple boite fermée, avec un blister en plastique à l'intérieur et la notice. Très léger, on sent bien que c'est de la réédition faite à l'économie... Les Espagnols s'en tirent bien mieux, avec une boite "à l'ancienne" : une boite avec une languette sur le haut, et surtout un rabat sur l'avant, permettant de voir l'intérieur ! A noter aussi que ces versions espagnoles semblent avoir beaucoup moins de défaut de peinture qui s'écaille. La version que je possède n'en a en tout cas aucun. Par contre, outre la peinture, et quels que soient les pays, les personnages sont faits dans un plastique très mauvais (cassant) et les visages sont nettement moins beaux...

La chaîne d'Andromède

Alors parlons-en, de cette chaîne, car il y a pas mal à en dire ^^ Avant de parler de la chaîne proprement dite du jouet, je vais revenir sur l'illustration de notre boite. Je suis peut-être le seul que cela choque un brin, mais j'ai comme l'impression qu'elle a oubliée d'être finalisée, sur cette illustration de Shingo Araki. On a une pointe très "texturée", avec des reflets et tout, et dès la petite boule d'accroche avec la chaîne, et toute la chaîne en elle-même, il n'y a plus rien du tout. Pas d'encrage, pas de texture... Etrange, tout de même...

Bon ce détail mis à part, le petit soucis de cette chaîne, ce sont ses extrémités. Normalement, on aurait du avoir 1 pointe et 1 boule, et non 2 pointes. Pour le coup, on pourrait penser que Bandai s'est un peu loupé, mais en réalité, certains dessins préparatoires à l'époque montraient bien cette chaîne avec 2 pointes, dont celui de Shingo Araki ci-dessous. On retrouve d'ailleurs au dos de notre boite Shun avec 2 pointes sur sa chaîne, illustration qui servira même assez tardivement, comme sur la réédition italienne de 2000 justement, présentée plus haut... En tout cas, plus d'un gamin aura sans doute essayé de faire un custom, à l'époque...

Autre point à savoir, cela concerne les maillons : sur toutes les versions japonaises, y compris donc notre 1ère version française "made in Japan", les maillons sont de simples anneaux ronds (maille forçat). Tandis que pour les versions d'époque autres que made in Japan (sauf erreur), ce sont des maillons un peu torsadés (maille gourmette). Concernant les rééditions du milieu des années 2000, c'est à nouveau des anneaux simples (maille forçat), mais un poil plus petits, et avec un gros anneau pour relier la chaîne à la pointe. Sur ces rééditions, la chaîne est aussi plus courte d'environ 4 cm (l'originale fait environ 30 cm de long). A noter enfin que quand la chaîne n'est pas perdue, elle peut aussi être en partie cassée, ce qui n'arrange pas les choses, car il est très difficile de retrouver un bout tout seul...

Qualité, rareté...

Hormis quelques rares pièces un peu fragiles, ce Chevalier d'Andromède est à l'arrivée de très bonne qualité, solide, avec des finitions très propres... Quand on l'a en mains en version neuve, ou comme neuve, c'est un jouet qui fait tout de même bien plaisir. Comme tous les Chevaliers de la gamme, il pèse son petit poids, avec les 3/4 de ses pièces en métal... A l'usage, ce qui va avoir tendance le plus à souffrir, hormis les articulations, cela va être la peinture qui s'effacera ou s'écaillera. Ca c'est si vous jouez (encore) beaucoup avec, sinon il tiendra la route pour longtemps.

Niveau rareté, autant le dire tout de suite : des Chevaliers en loose, on en trouve à la pelle, donc il est relativement facile de se faire une belle collection assez rapidement. En boite non "made in Japan", on en trouve beaucoup aussi, et Andromède ne déroge pas à la règle, avec des états et prix assez variables... Par contre pour des "made in Japan", là cela court déjà moins les rues, surtout si vous cherchez du très bon état et bien complet avec la notice. Pour Andromède, quand ce n'est pas la chaîne qui est manquante, ça peut en effet être la notice, ce qui est d'ailleurs assez commun à pas mal d'autres boites.

Enfin niveau prix, rappelons déjà qu'en 1988-89, lorsque les premières boites sont arrivées, cela coûtait tout de même en moyenne autour de 160 Francs, soit dans les 35~40€ avec l'inflation. Pas donné, tout de même, et clairement, il fallait le mériter, son Chevalier. Mais en même temps, cela valait le coup, on était pas volé sur la marchandise. Je vous mets ci-contre, pour le plaisir des yeux, un scan du catalogue JouéClub de 1988 ^^. Quand aux prix actuels, je ne me risquerais pas à vous donner une quelconque côte, mais cela vaut beaucoup plus qu'à l'époque...

Voilà pour le tour assez complet de ce Chevalier d'Andromède vintage. Une très belle pièce en elle-même, et l'une des plus intéressantes de la gamme, à titre personnel.