Les Archives de Joe

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Hajime Sorayama : Sexy Robots, Pinups et autres Gynoids

Hajime Sorayama : Sexy Robots, Pinups et autres Gynoids

08 janvier 2019 21:05 - Lu 2728 fois

Hajime Sorayama (空山基) est un artiste illustrateur japonais, parmi les plus réputés de sa génération. A peu près tout le monde a déjà du voir quelques-unes de ses illustrations au détour d'une galerie, surtout sur internet.

Né en 1947 à Ehime, au Japon, dernier fils d'un charpentier, il ne se destinait pas initialement à devenir illustrateur. Il voulait plutôt être designer graphique, et lors de ses études, il se prit de passion pour la Grèce au point de vouloir en apprendre la langue. Il intégra une université chrétienne dans ce but, mais en vain : le professeur de grec était parti ailleurs ! Lors de sa seconde année, Hajime Sorayama lance un magazine au sein de l'université : Pink Journal. Mais les critiques sont négatives, aussi bien de la part des professeurs que des étudiants. C'est peu après qu'il intègre la Chuo Art School, en 1967, d'où il ressortira diplômé l'année suivante.


Hajime Sorayama

Hajime Sorayama commence alors à travailler dans une agence de publicité, pendant quelques années, avant de se mettre en indépendant en 1972. Ce n'est qu'à partir de 1978 qu'il commence à dessiner ses premiers robots sexy (son premier robot était en fait une demande en urgence pour un ami) et autres pinups. Sans vouloir devenir illustrateur, Sorayama dessinait en fait des pinups depuis ses études : la mode était aux playmates de Playboy ou Penthouse, et pour lui, comme pour d'autres jeunes, ces jeunes femmes étaient aussi attirantes que des déesses. Fort logiquement, ses deux premiers ouvrages seront "Sexy Robots" (1983) et "Pin-Up" (1984).


Hajime Sorayama - Sexy Robot
Hajime Sorayama - Sexy Robot
Hajime Sorayama - Pin up
Hajime Sorayama - Pin up


Bien d'autres ouvrages vont sortir par la suite, Hajime Sorayama étant assez prolifique, et ses illustrations ayant des qualités techniques et artistiques indéniables contribuant à son succès. Des illustrations hyper-réalistes réalisées essentiellement avec des crayons, ou à l'acrylique, allant de la mythologie à la SF, de la pin-up classique au fétichisme le plus osé, souvent avec un érotisme très présent. Ainsi sortiront dans les années 80, après ses deux premiers ouvrages : "Venus Odyssey" (1985), "Hajime Sorayama" (1989), "Hyper Illustrations" (1989) et "Hyper Illustrations 2" (1989). Certains de ses ouvrages commencent aussi à s'exporter en Europe, notamment en Allemagne.

Hajime Sorayama va continuer d'être très présent dans les années 90 avec une production assez foisonnante. Plusieurs nouveaux ouvrages verront le jour, dont "The Gynoids" (1993), mettant donc en avant des androïdes féminines, qui aura un gros succès. En marge de cela, il signe des illustrations pour d'autres médias, notamment les affiches japonaises pour Brain Dead (de Peter Jackson - 1992), Time Cop (1994) ou encore Spawn (1997).

Il commence surtout à se faire connaître aux Etats-Unis à partir de 1994, via la galerie Tamara Bane en Californie où sont exposées ses œuvres. Et en 1995, il signe un contrat avec Penthouse, pour la publication mensuelles d'illustrations érotiques. Il participe désormais à l'aura des déesses de sa jeunesse. Ses illustrations se retrouvent aussi sur des cartes (trading cards, cartes postales), magazines, ou encore sur des compilations CD Rom (2 volumes en 1996 et 1997). En 1999, il va créer le design du célèbre chien AIBO de Sony, qui suscitera un énorme intérêt à travers le monde.


Hajime Sorayama - Braindead
Braindead : affiche japonaise
Hajime Sorayama - Le chien Aibo
Le chien Aibo
Hajime Sorayama - Aerosmith - Just push play
Aerosmith - Just push play


Le début des années 2000 verra la sortie de divers nouveaux ouvrages, tant au Japon qu'à l'étranger, où son nom est désormais reconnu (on aura notamment en France "Sorayamart", publié par Soleil). En 2001, Aerosmith choisira même l'une de ses illustrations de robot sexy pour illustrer leur album Just Push Play. Les oeuvres de Sorayama sont aussi exposées dans quelques galeries, au Japon ou encore aux Etats-Unis (New York, Los Angeles, ...). En 2005, il est l'un des 25 artistes japonais invités à participer au "White Dunk Project" de Nike, visant à donner une autre image de la célèbre marque de chaussures. Il va participer aussi à la production de quelques films à Hollywood, dont un consacré à Penthouse. En 2010 sortira un ouvrage rétrospectif de ses travaux, Master Works, couvrant donc 25 années d'illustrations.


Hajime Sorayama - Sexy Robot
Hajime Sorayama - Gynoid mermaid
Hajime Sorayama - Gynoid
Hajime Sorayama - Ninja girl Gynoids reborn


En 2012 et 2013, il va collaborer à 3 projets avec le designer et styliste américain Marc Ecko (fondateur de Eckō Unlimited, marque de vêtements réputée dans le monde du streetwear, reconnaissable à son logo arborant un rhinocéros). Il avait d'ailleurs travaillé dans la mode peu de temps avant avec la marque française Sixpack, connue pour ses collaborations graphiques. En 2013/2014, il est contacté par George Lucas pour participer à un artbook de concepts artistiques autour de Star Wars, pour des droids pinups entre autres (et en particulier le droïd Betty).

Hajime Sorayama, à 70 ans passés, continue de dessiner et de participer à des projets divers. Il a notamment conçu très récemment un robot géant de 12 mètres de haut pour le défilé de haute couture homme de Dior à Tokyo (collection automne 2019). Sa carrière, comportant des centaines d'illustrations, aura été couronnée par de nombreux prix (notamment pour le chien AIBO), et il aura inspiré aussi de nombreux autres artistes. D'ailleurs pour l'anecdote, il a inspiré sans le savoir (un peu) les armures de Saint Seiya (les Chevaliers du Zodiaque), comme le confirmera Kurumada lors d'une vieille interview en 1987.

Plusieurs de ses illustrations se sont aussi vues reprises sous forme de figurines ou statuettes au fil du temps, notamment une dédiée à Cutey Honey, et même encore très récemment avec son modèle classique de robot sexy, une édition limitée vendue 150.000 yens (plus de 1200€) tout de même ! Un succès mérité pour un artiste vraiment hors normes.


Hajime Sorayama
Le robot de 12m de haut pour le défilé Dior de Tokyo






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