Sorrento, détenteur de l'armure (ou écaille) de la Sirène, est le premier Général de Poséidon (ou Marinas) que l'on va rencontrer. Dans la version animée, il arrive à la fin de la saga Asgard, dévoilant définitivement la machination de son maître. Le Guerrier Divin Siegfried comprenant alors que lui et ses frères d'armes ont tous été dupés depuis le début, va se sacrifier pour que Seiya et ses compagnons puissent sauver à la fois Hilda de Polaris et le royaume d'Asgard. Un sacrifice qui s'avérera inutile en réalité... Dans la version manga, le chapitre Asgard n'existant pas, Sorrento apparaît pour tuer les Chevaliers de Bronze affaiblis après la bataille du Sanctuaire, mais se retrouve face à Aldébaran du Taureau et parvient à le vaincre, avant de s'en retourner avec Athena dans le royaume de son maître...
Après cette présentation rapide, retour sur le jouet conçu par Bandai à l'époque, en 1988, l'un des plus réussis de toute la vague "Poséidon".
La boite française
Les Généraux de Poséidon arrivent en France en 1990, en même temps que les Guerriers Divins d'Asgard... enfin pour une moitié d'entre eux seulement. Sorrento fait partie du lot et on a donc eu droit à une belle boite française classique, avec son habillage jaune et son rabat. Si les boites d'Asgard avaient toutes un dos similaire, celles des Marinas renouent avec des "mises en scène", entre notre jouet du jour et un autre adversaire. Et c'est là qu'on tombe sur une curiosité amusante concernant Sorrento puisqu'on le retrouve face à Aldébaran du Taureau ! C'est une nouvelle preuve que Bandai jouait sur les 2 tableaux, version animée et version manga, de façon pas forcément très judicieuse par moment. Au Japon, cela n'a sans doute pas perturbé grand monde, mais en France plus d'un enfant a du se demander ce que le Taureau venait faire là, la version manga étant totalement inconnue à l'époque chez nous.
Toujours est-il que le côté musicien de Sorrento est correctement mis en avant, aussi bien dans les visuels que dans la petite phrase d'accroche qui est "De sa mélodie enchanteresse, elle ravit l'âme des marins". Cela fait évidemment plus référence à la mythologie grecque qu'aux attaques de notre homme, mais cela reste assez correct, même si la phrase est un peu différente de la version japonaise (voir plus bas).
On retrouve à l'intérieur de la boite un contenu très classique avec la figurine et ses différentes pièces d'armures bien calées dans un polystyrène. Tout comme pour les Guerriers d'Asgard, on pouvait avoir un personnage "Made in Japan", mais en général nos versions venaient à priori plutôt de Hong-Kong (cette info n'étant indiquée nulle part dans le packaging). Enfin la boite comporte bien entendu une notice de montage et éventuellement une petite publicité.
Sorrento, Général de Poséidon de la Sirène
Sorrento, protecteur du pilier de l'océan Atlantique Sud, est un guerrier redoutable, et le seul des Marinas qui survivra à la grande bataille contre les Saints d'Athéna. Il porte l'armure (écaille) de la Sirène : celle de la mythologie grecque, créature mi-femme, mi-oiseau qui attirait les marins à l'aide de son chant afin de les noyer ou les dévorer. A ne pas confondre avec la femme à queue de poisson du même nom, dont l'armure/écaille reviendra à Thétis, Marinas de la Néréide.
L'armure de Sorrento en elle même est vraiment très réussie, si ce n'est le changement de couleur de certaines pièces de la part de Bandai, pour une raison obscure (si ce n'est pour que ça fasse plus "jaune" comme pour les Chevaliers d'Or ?). Et encore Sorrento s'en sort plutôt bien, contrairement à certains autres comme comme Kanon du Dragon des Mers ou Bian de l'Hippocampe qui ont leurs armures presque entièrement inversées sur ce point là ! Pour notre Marinas de la Sirène, l'essentiel des pièces est bien resté orange, couleur dominante des armures des Généraux, ou les ailes sont bien restées jaunes. Ce détail mis à part (qui fâchera quand même plus ou moins selon les sensibilités), l'armure est non seulement belle mais est aussi assez jouable. La jupe en 3 parties (la ceinture et les 2 "basques") donne assez de liberté aux jambes, avec l'avantage de ne pas avoir de grosses charnières disgracieuses, et les épaulettes fixées comme pour celles du Taureau par exemple laissent aussi les bras complètement libres. Et ça c'est très appréciable tout de même. On peut donc presque faire jouer de la flûte à notre homme, cette dernière étant heureusement fournie en accessoire. Par contre elle aurait mérité de faire un petit centimètre de plus car là elle est tout de même un peu trop courte.
L'armure globale a une très belle finition sur l'ensemble de ses pièces. A noter pour le détail que les 2 cuissardes sont en plastique, et non en métal, et il me semble c'est le seul dans ce cas là, de toutes les figurines vintages. Concernant Sorrento lui-même, son visage fait assez "gentil", mais ça va, pour un jouet de cette époque, il est tout de même assez réussi. Concernant la version "totem", là aussi on a un résultat qui rend bien et qui fait bien "sirène mythologique". J'émettrai juste un petit bémol sur l'insertion de la flûte à l'arrière de la tête et du cou : c'est un peu serré et il faut bien l'insérer, ce qui risque d'user la peinture si on répète l'opération trop souvent (ce qu'en fait on ne faisait pas trop je pense, donc ça va encore). Autre petit détail : si le casque est resté longtemps sur la tête de Sorrento, il tiendra difficilement sur le tête du totem, cette dernière étant plus petite. Hormis cela, rien à redire sur cette version totem.
2 épaulettes différentes... !?
Cette figurine Bandai de Sorrento possède tout de même une étrange particularité : elle a 2 épaulettes différentes ! On ne s'en rend pas forcément compte immédiatement (et certains ne l'ont peut-être même jamais remarqué), mais il y a une légèrement plus grande que l'autre, et les motifs sont aussi légèrement différents. Or que ce soit dans la version manga, ou dans la version animée, l'armure de Sorrento est parfaitement symétrique. La notice même de notre jouet ne fait mention d'aucune différence ! On aurait pu penser dans un premier temps à une différence d'usine de production ou de pays, mais non car le blister en polystyrène propose bien 2 emplacements de tailles légèrement différentes aussi, donc cela a bien été prévu comme ça.
Mais alors pourquoi donc cette particularité ? J'avoue n'en avoir aucune idée ! La seule hypothèse qui me vient serait qu'initialement, Bandai aurait peut-être prévu que les épaulettes se superposent sur la version totem, donc une grande par dessus une légèrement plus petite. Peut-être... S'il y a eu une idée à la base, elle a en tout cas été abandonnée, mais pas les moules qui servent à leur fabrication. Très étrange... Si quelqu'un en sait un peu plus sur cette curiosité, qu'il n'hésite pas à me contacter ou à poster dans les commentaires ^^
Autres boites...
Notre boite française est évidemment à l'image de l'originale japonaise. On voit toutefois un petit peu plus l'armure de Sorrento sur notre version, du fait du nom plus court ("Sirène" contre "Siren Scale"). Pour ce qui est de la phrase d'accroche, cela donne à peu près : "La mélodie magique de Sorrento qui vole même l'âme" (魂さえも奪う、ソレントの魔性のメロディー). La version japonaise insiste donc directement sur les capacités de notre Marinas, et non l'origine mythologique de la Sirène...
Les italiens auront droit bien entendu à leur version (Giochi Preziosi) avec une boite qui peut devenir une sorte de temple en carton et avec en façade un Sorrento (nommé ici Sirya) redessiné, toujours dans ce style assez amateur et pas bien folichon. Enfin la réédition Bandai de 2004 n'a que peu d'intérêt, vu que comme pour les Guerriers d'Asgard, les "erreurs" de peinture n'ont pas été corrigées. A noter tout de même que ces rééditions des Marinas (et donc de Sorrento) n'ont pas de problème de peinture qui s'écaille. Mais l'ensemble reste de qualité inférieure à une version originale japonaise de 1988 ou notre version française d'époque.
Au final...
Ce Sorrento de la Sirène est vraiment une belle réussite. Et même pour un jouet vintage, qui n'a évidemment pas du tout le même "réalisme" qu'une Myth Cloth, il reste vraiment beau. C'est tout du moins mon avis personnel... Il est en tout cas nettement plus réussi que d'autres de la gamme, c'est indéniable. Une réussite visuelle, mais aussi une réussite en termes de jouabilité : on en demandait vraiment pas plus à l'époque et on en était très content ^^
On avait un jouet de qualité, qui tenait en plus très très bien dans le temps. Beaucoup d'exemplaires en loose ou en boite sont encore aujourd'hui en excellent état. La flûte reste par contre le point sensible de notre Sorrento : beaucoup ont été perdues avec le temps... Mais si vous avez, ou trouvez, un exemplaire complet, il aura certainement une place de choix dans votre collection Saint Seiya vintage.
- Ma boite française de Sirène
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- https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorrento_(Saint_Seiya)